Même si la BCE a décidé de mettre en veilleuse son programme de rachat de la dette en mars dernier, elle fait l’objet de demandes insistantes pour qu’elle rachète les dettes en circulation. Telle a été la sollicitation de Mario Monti lors du sommet du G20 dernièrement au Mexique. Cette idée est également appréciée de François Hollande alors que l’Allemagne et la Finlande sont sceptiques sur son aboutissement. Christine Lagarde, quant à elle, demande également à ce que les chefs d’État de la zone euro fassent pression sur la BCE pour qu’elle intervienne sur le rachat de dettes. Certains observateurs pensent donc que si la BCE séduit les banques en continuant à racheter la dette et à prêter à meilleur taux, la relance économique sera assurée. Les banques de leur côté pourront de nouveau prêter aux entreprises et aux particuliers. Les investisseurs pourront également redevenir plus actifs sur les différentes places boursières. L’attitude d’attentisme qu’ils adoptent actuellement est en partie due à leur méfiance vis-à-vis des pays très endettés et de ceux qui ont vu leur note dégradée par certaines agences de notation.

Le programme de rachat de la dette de la BCE

La BCE a décidé de desserrer encore plus ses conditions de prêt aux banques de l’Eurozone afin de permettre aux entreprises et aux particuliers d’avoir accès au crédit. Concrètement, les gouverneurs de la BCE ont décidé d’alléger leurs conditions en abaissant la note de crédit minimale. Dans le cadre des obligations adossées à des actifs, avec les banques centrales de l’Eurosystème, elle va donner l’aval pour l’acceptation des titres adossés à des prêts à la consommation, aux crédits immobiliers commerciaux, aux contrats de leasing. Une décote de 16 % sera appliquée sur ces obligations. Les actifs adossés à des prêts immobiliers résidentiels ou RMBS seront également acceptés ainsi que les actifs adossés aux prêts automobiles, aux prêts à la consommation, aux emprunts des PME, aux contrats de leasing et des CMBS ayant au moins la cotation BBB. Ils subiront une décote de 26 %. Les CMBS auront une décote de 32 %.

Des prêts au meilleur taux pour relancer l’économie

Lors de la dernière réunion du conseil des gouverneurs de la BCE, il a été décidé que le taux directeur sera maintenu à 1 %. Cette solution permettra aux banques de se financer moins cher et d’appliquer des taux également avantageux aux emprunteurs. En rachetant la dette, la BCE enlève une lourde charge de l’épaule de ces banques surchargées en obligations.