Alors que l’Iran a menacé à plusieurs reprises de perturber le transport du pétrole mondial, des oléoducs ont été achevés en Arabie Saoudite et aux Emirats Arabes Unis.

Le problème iranien contourné

C’était l’une des armes de pression que possédait Téhéran contre les occidentaux depuis le problème du nucléaire iranien. Le gouvernement dirigé par Mahmoud Ahmadinejad avait à maintes reprises menacé de bloquer le Détroit d’Ormuz où transitent par jour un tiers du pétrole consommé dans le monde soit 17 millions de baril. Ali Fadavi, le commandant de la marine de la Garde Révolutionnaire iranienne avait d’ailleurs fait savoir que son pays a les moyens de bloquer totalement le passage. Seulement, l’Arabie Saoudite et les Emirats Arabes Unis ont mis en place des oléoducs pour exporter directement leur brut sans passer ce bras de mer qui à son point le plus étroit ne mesure que 57 km de large. Concrètement, l’Arabie Saoudite a converti en oléoduc un ancien gazoduc de 1 200 km entre Abqaiq à un port de la Mer Rouge, Yanbu. Ce nouveau pipeline peut transporter jusqu’à 25% des exportations du royaume. De leur côté, les Emirats Arabes Unis ont relié Abu Dhani au port de Fujairah par un pipeline de 370 km où passera 65% de leurs exportations.

Baisse du cours du pétrole

Si Riyad et Abou Dhabi ont fait savoir que leurs initiatives n’avaient rien à voir avec la menace de Téhéran, les analystes avancent que la mise en route de ces pipelines vont changer beaucoup de chose car ils permettront de doubler la quantité de brut qui ne passe pas par le détroit. Ces annonces ont par ailleurs entraîné un repli des cours du pétrole ce lundi, le prix du baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en août ayant baissé de 6 cents par rapport à vendredi sur l’Intercontinental Exchange de Londres en valant 102.34 dollars. Pour la même échéance, le baril de « light sweet crude » a perdu 41 cents à 86.69 dollars sur le New York Mercantile Exchange.