Bien que le gouvernement de Mariano Rajoy a refusé d’accepter l’aide de la zone euro jusqu’au dernier moment, l’Espagne sera le quatrième pays après la Grèce, l’Irlande et le Portugal, à bénéficier de l’aide de ses pairs. Pour rassurer les investisseurs avant la tenue des élections législatives grecques, les ministres des Finances de la zone euro ont pris leur décision par conférence téléphonique le samedi 9 juin 2012.

Les détails du plan d’aide destiné à l’Espagne

Les économistes les plus pessimistes estiment qu’il faudra 100 milliards d’euros, mais le FMI indique que les besoins de l’Espagne varient de 40 à 80 milliards d’euros. Cette estimation ne concerne que les besoins du secteur financier. Ainsi, les besoins de financement de l’État n’ont pas encore été considérés parce qu’il est particulièrement difficile d’évaluer la dépréciation des actifs immobiliers qui a infecté les bilans. Les ministres des Finances de la zone euro ont déclaré dans leur communiqué que leur contrôle se focalisera sur la réforme du secteur financier. Une évaluation régulière de l’évolution de la réduction des déficits et des réformes structurelles sera effectuée. Une troïka d’experts de l’Union européenne, de la BCE et du FMI s’assurera que la restructuration bancaire sera réalisée dans le respect des programmes établis par le plan d’aide. Wolfgang Schaüble, le ministre des Finances allemand a conseillé à son homologue espagnol d’octroyer suffisamment de fonds aux banques espagnoles qu’elles le souhaitent ou non.

Plan d’aide : le choix du système incombe aux ministres de la zone euro

Les ministres des Finances de la zone euro devront choisir le mécanisme qui permettra d’aider l’Espagne. Il faudra évaluer les enjeux techniques et les conséquences sur l’endettement des pays prêteurs. En effet, les États membres devront tous contribuer. Ainsi, les responsables devront choisir entre le FESF (Fonds Européen de Stabilité Financière) et le MES (Mécanisme Européen de Stabilité). Si le montant de l’aide financière est réellement de 100 milliards d’euros et que le plan s’effectue à travers le FESF, la France devra contribuer à hauteur de 20 milliards d’euros compte tenu de ses engagements fixant sa quote-part à 21,8 %. Le MES qui ne sera opérationnel qu’en juillet 2012 fonctionne différemment : les pays membres ont déjà investi et dans 5 ans sa capacité de prêt s’élèvera à 500 milliards d’euros.